Les salles de classe de l’époque sont rudimentaires. Une estrade pour le maître, des pupitres à deux ou plusieurs places, un gros poêle que parfois les élèves allument eux-mêmes, quelques cartes de géographie sur les murs, un tableau noir, sont le mobilier principal. Pour se rendre à l’école, les enfants, chaussés de sabots ou de galoches empruntent des routes caillouteuses et souvent boueuses. Ils parcourent plusieurs kilomètres, le repas très sommaire de midi dans le sac, pour arriver à l’heure à l’école. Le jeudi est le jour de congé. Avant 1894, les grandes vacances ne duraient qu’un mois (septembre), les congés dans l’année ne comportaient que quelques jours à Pâques, trois jours à Carnaval, quelques jours fériés, le jour de la fête patronale et le jour des morts. Après 1894, les grandes vacances commencent le 15 août pour se terminer le 1er octobre. Plus tard en 1922, elles dureront deux mois du 31 juillet au 1er octobre.

En octobre 1923, les classes de Mant sont géminées, c’est à dire que garçons et filles de 5 à 9 ans sont dans la même classe sous la direction de l’institutrice ; les garçons et filles de 9 à 12 ans sont dans l’autre classe sous la direction de l’instituteur. Les raisons invoquées sont les suivantes : en arrivant en classe les enfants ne savent pas parler français, il faut pendant longtemps des leçons spéciales avant de comprendre ce qui se fait en classe, leçons qu’il est impossible au maître de pouvoir leur donner avec tous les cours. Le conseil municipal donne un avis favorable le 27 mai 1923 à l’établissement de la coéducation dans les deux classes de Mant, les enfants de chaque sexe devant être séparés aux récréations. Le conseil municipal attribuait les congés scolaires. En 1925, les élèves avaient deux jours le mardi-gras, trois jours à Pâques, le lundi de la fête de Mant.

A cette époque, la classe des petits se trouvait dans le bourg et celle des grands à l’école actuelle. Avant la dernière guerre, les enfants allaient à l’école jusqu’à l’âge de 12 ans, et plusieurs la quittaient avec le Certificat d’études Primaires. Cet examen créé en 1834, supprimé en 1849, restauré, remanié en 1882, reste toujours présent chez les anciens.

Après la guerre, avec l’obligation d’envoyer les enfants à l’école jusqu’à l’âge de 14 ans, et l’augmentation des effectifs scolaires, les deux classes ont été surchargées. Je me souviens d’avoir eu de 35 à 43 élèves de 1955 à 1959. En 1969, le Certificat d’études étant supprimé, tous les élèves partent en sixième à 11 ou 12 ans (6e normale ou 6e de transition).

C’est donc en 1969, qu’une classe a été supprimée et que j’ai enseigné dans une classe unique avec des élèves de 5 à 12 ans. En 1975, l’effectif était de 28 élèves. Un projet de regroupement avait échoué en 1972. Après mon départ, en juin 1975, et l’arrivée de Mme Brettes, le regroupement a été créé en 1976 pour repousser à une lointaine échéance les perspectives de fermeture de classe et permettre une meilleure scolarisation des enfants. La commune de Mant décide de s’associer aux communes de Monségur, Monget, Morganx en vue de la création d’un syndicat à vocation unique, qui portera le nom de Regroupement des coteaux du Luy ou des quatre M (Mant, Monget, Monségur, Morganx).


Ecole en 1969